1.02.2016

Pas un mot, pas une parole



Pas un mot, pas une parole
des V griffés sur le tombant de la fenêtre
une sorte de falaise, le silence est profond et
le monde retranché au loin
derrière des clôtures, des buttes, des fossés
que tu bordes seulement car
longer est une tolérance
nulle traversée qui tienne
chaque ligne t'arrête, chaque arête délimite un espace
où circuler
un couloir entre
les pierres taillées des trottoirs
tirées des carrières
tu regardes, sans rien saisir d'autre
le revêtement mince
les pelouses superficielles
les villes semées sur
les plaines
où ils chassaient l'oiseau d'eau
les carrières converties en étangs de pêche
le paysage tout entier remonté
à la surface et
les hommes comme des bouchons de liège
spectateurs ballotés aux fenêtres
piétons s'esquivant sans savoir
s'arrêter
la violence du train croisé dans l'autre sens
a mordu contre la vitre
tu te recules tu tiens à conserver
ta ligne de
flottaison.


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